Bruxelles
Question FAPEO 1. Quelle(s) demande(s) exprimée(s) dans ce mémorandum ne rencontre(nt)pas votre approbation et pourquoi ?
Réponse :
L’ensemble des demandes exprimées vont globalement dans le même sens que notre programme à savoir l’ouverture de l’école vers le monde extérieur. L’objectif de l’école doit être l’émancipation sociale et l’épanouissement personnel de tous les jeunes. L’esprit critique, la solidarité, le travail en équipe, le débat démocratique, la culture et la santé doivent être au centre des enseignements. On ne peut pas apprendre la citoyenneté dans un milieu fermé, coupé du monde. Les parents ont donc un rôle important à jouer dans le fonctionnement démocratique de l’école. Nous pensons que ces derniers doivent vraiment être inclus dans le projet éducatif en tant que partenaires.
Question FAPEO 2. Parmi les demandes déclinées en 4 thèmes dans ce mémorandum, quelles actions prioritaires retenez-vous pour votre projet de déclaration de politique générale communale ?
Réponses :
1) Les parents, des acteurs et partenaires reconnus à tous les niveaux. Actions prioritaires :
L'Ecole pour laquelle nous nous battons sera une école ouverte sur le quartier, au niveau de l'infrastructure (voir plus bas), mais surtout au niveau d'activités culturelles et de loisirs, qui pourront inclure les enfants comme les parents du quartier.
Nous voulons que les parents participent dans les projets éducatifs et qu’ils soient inclus dans le processus consultatif et décisionnel de l’école. Pour cela, nous plaidons pour des structures démocratiques reconnues.
2) Santé, hygiène, bien-être et climat scolaire. Actions prioritaires :
Nous voulons des repas sains et abordables dans les écoles pour tous les élèves. La cuisine saine peut faire partie des cours, cela favoriserait aussi l’échange culturel.
Nous devons mettre tout en œuvre pour lutter contre l’insalubrité des bâtiments et des sanitaires.
Nous voulons de gros investissements dans l'accueil extrascolaire au sein des écoles, qui permettent à la fois aux enfants de s'épanouir dans des activités encadrées de qualité (soutien scolaire, sport, activités artistiques et culturelles...), et aux parents de pouvoir mener une vie professionnelle sereine.
Il est aussi important que l'école sensibilise et agisse en faveur de valeurs démocratiques et d'égalité, notamment filles-garçons.
Nous sommes par ailleurs pour favoriser au maximum une école inclusive où, grâce à des moyens supplémentaires (matériels et humains), les enfants porteurs de handicap ou troubles auraient leur place.
3) Infrastructures dans et autour de l’école. Actions prioritaires :
Nous voulons créer de nouvelles écoles pour faire face à la croissance démographique. Par exemple, nous voulons créer deux écoles à Tour et Taxis. C’était prévu dans le plan original, mais abandonné pour plaire aux promoteurs immobiliers.
Nous avons besoin d’une vision de long terme plutôt que des plans d’urgence sous-financés qui poussent les écoles existantes à avoir des classes surchargées d’élèves.
Les communes doivent plaider pour qu’il y ait un plan ambitieux de construction et de rénovation des écoles au niveau de toute la région bruxelloise. Pas via des appels à projets, mais un plan contraignant pour toute la Région.
Les infrastructures de l'école devraient être considérées comme s'intégrant dans la vie de la commune. Ainsi, là où des partenariats entre la commune et l'école permettent à ces dernières de profiter des piscines communales et autres infrastructures sportives, les écoles pourraient devenir des lieux où les asbl et associations sportives et culturelles pourraient s'intégrer.
4) Fonctionnement de l’école. Actions prioritaires :
Nous voulons augmenter l’effectif des équipes pédagogiques et éducatives afin de mieux encadrer les élèves. Avec des enseignants, mais aussi des logopèdes. Il faut remédier, de manière ciblée, aux difficultés des élèves dès qu’elles se présentent.
Nous voulons des classes plus petites, surtout au début de la scolarité, car il est primordial de remédier à temps aux difficultés des jeunes : 15 élèves par classe pendant la maternelle et les 2 premières années du primaire, 20 élèves par classe ensuite.
Nous voulons créer un « pool » d’enseignants remplaçants. C’est une mesure qui permettra d’éviter que les élèves perdent de nombreuses heures de cours. Et cela garantira une sécurité d’emploi avec une année complète de salaire pour les professeurs remplaçants qui n’ont pas encore de place fixe ni d’horaire complet.
En tant que parti bilingue, nous voulons généraliser l’immersion linguistique dans les écoles bruxelloises. La commune doit montrer l’exemple. Elle peut par exemple organiser l’échange de professeurs entre écoles francophones et néerlandophones.
Nous préconisons la méthode EMILE : dès la 3e maternelle, les enfants suivent certains cours généraux dans l’autre langue, en plus des cours de langue étrangère qui continuent à être donnés de manière classique. Le nombre d’heures données en immersion augmente progressivement jusqu’à la fin du cursus.
Nous allons d'ailleurs déposer une résolution à la Région bruxelloise et avons déjà obtenu une victoire dans une école schaerbeekoise où les enfants néerlandophones et francophones pourront jouer dans la même cour sans être séparés par une barrière.
Question FAPEO 3. Si vous êtes élu(e), quel modèle de dialogue et de concertation avec les parents d’élèves mettrez-vous en place ?
Réponse:
Nous voulons que les écoles aient les moyens d’utiliser des plates-formes en ligne pour améliorer la communication avec les familles et améliorer le suivi des élèves.
Nous voulons que les bâtiments des écoles communales restent ouverts lorsqu’il n’y a pas cours : pour des activités culturelles et sportives en soirée, et le week-end. Nous voulons une école ouverte sur le quartier.
Nous voulons que les écoles aient les moyens d’offrir une médiation entre les familles et l’équipe éducative pour prévenir conflits et incompréhensions.
Nous voulons que le personnel éducatif soit formé et ait le temps de travailler à l’inclusion d’un public socialement et culturellement divers.
Question FAPEO 4. Quelle est votre vision pour construire un enseignement communal de qualité et pour tous ?
Réponse :
Comme les soins de santé ou le logement, l’enseignement est un droit fondamental, pas un privilège. C’est donc à la société de garantir un enseignement de qualité pour tout le monde. Ce n’est pas aux parents de stresser pour trouver des solutions pour leurs enfants. L’école doit être source de plaisir d’apprendre. Pas un ennemi pour les enfants et les parents. L’école doit être le lieu où chaque enfant a une place garantie, où il s’épanouira pour devenir l’adulte de demain. Nous devons changer l’école en profondeur. À commencer par la gratuité. Des bonnes écoles pour tous au coin de la rue. Des écoles où il fait bon vivre et apprendre. Des écoles « parents admis », où les parents et les élèves ont leur mot à dire. Des écoles qui aident les élèves à comprendre le monde pour mieux le transformer. Oui, c’est ambitieux, mais nous n’en attendons pas moins !
Si l’on souhaite un système éducatif ambitieux, du point de vue collectif, mais aussi individuel, il faut s’en donner les moyens, et les moyens financiers aussi.
Jusqu'à 1980, l'enseignement était financé à hauteur de 7% du PIB. C'est à ce taux que nous voudrions revenir. Actuellement, il est de 6,7 % dans l'enseignement néerlandophone et 6,2% dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et on subit année après année des coupes dans l'enseignement.
Est-ce qu'en Belgique, il n'y a peut-être pas assez de richesses ? Non, la productivité a augmenté, et 2016 a connu une augmentation de 16 000 nouveaux millionnaires. Le prix d'un seul avion de chasse F35 permettrait de construire 47 écoles primaires (et le gouvernement prévoit d'en acheter.. 34). Alors, c’est une question de priorités. Avec le PTB, nous proposons aussi une taxe des millionnaires, qui rapporterait plus de 8 milliards par an, dont 1,6 milliard sont prévus pour l’enseignement.